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2 000 ans d’Histoire à savourer

C’est au XXe siècle avec les Beaujolais Nouveaux qu’il a acquis une renommée mondiale, pourtant le Beaujolais est un vignoble ancien, à l’histoire plurimillénaire.

Le Beaujolais depuis l’Antiquité !

Ses vignes remontent à l’Antiquité ! On en trouve trace dès le premier siècle avant Jésus Christ, à l’époque des Romains.
Le cru Juliénas tirerait d’ailleurs directement son nom d’un certain Jules César.

…pendant le Moyen Âge

Dès le Haut Moyen Âge, les sires de Beaujeu imposent leur marque sur la région. L’un d’entre eux, Bérard, se fera d’ailleurs connaître dès 957 grâce à ses transactions viticoles. Ils donnent leur nom au territoire et contribuent à son aura.
Beaujeu est la capitale du Beaujolais jusqu’au début du XVIe siècle, période à laquelle elle est détrônée par Villefranche-sur-Saône.


…Après le XVIIème siècle


À partir du XVIIe siècle, la vigne beaujolaise attire la bourgeoisie de Lyon. Les notables jouissent alors d’un droit de vente sans taxe et vantent à Paris les mérites de ce vin.

De nouvelles voies de communication, comme le canal de Briare, creusé entre la Loire et la Seine, placent le Beaujolais sur une importante route commerciale entre le sud de la France et Paris. Ainsi, les marchandises arrivant au port de Belleville par la Saône sont acheminées vers la Loire à travers le Beaujolais. Les vins du Beaujolais en profitent pour être acheminés jusqu’à Paris. Le vignoble connait alors son essor.


Parallèlement, le Beaujolais devient le vin des Canuts, le vin des ouvriers de la soie. Des privilèges commerciaux sont négociés avec Paris et Lyon selon une répartition nord-sud : les vignerons du nord commercent avec la capitale, ceux du sud avec leur voisine lyonnaise.
Le Beaujolais devient le premier fournisseur des tavernes lyonnaises et des fameux Bouchons qui le servent en pot.


Plus près de nous au XIXème et XXème siècles

Au XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer va accélérer son expansion.
Cependant, à partir de 1875, le vignoble français se réduit à la portion congrue, décimé par le phylloxéra. Il ressuscitera, notamment, grâce aux recherches de Victor Pulliat, une des figures du Beaujolais, qui introduit des porte-greffes américains, plus résistants au puceron ravageur originaire des États-Unis.


Au XXe siècle, le Beaujolais acquiert ses lettres de noblesse avec la naissance des AOC (à partir de 1936 et jusqu’en 1988) et de ses premières caves coopératives.


La deuxième moitié du XXe siècle sacre l’avènement des Beaujolais Nouveaux. En 1985, un décret entérine sa date de mise sur le marché le 3ème jeudi de Novembre.


Et l’histoire n’est pas finie. A vous de l’écrire en dégustant les vins du Beaujolais !

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Le Beaujolais attire les foudres dans ses caves

Les foudres du Beaujolais… Voilà un concept inquiétant à priori, n’est-ce pas ? Mais rassurez-vous, il ne s’agit ni d’orages, ni d’éclairs, ni même d’une colère divine ! Le foudre, c’est tout simplement le contenant privilégié par les vignerons du Beaujolais pour élever majoritairement leurs vins de garde.

Un foudre ? Késako ?

Pour commencer, ce terme « foudre » est masculin quand il est utilisé dans un contexte viticole. Il désigne une grande cuve en bois qui peut accueillir jusqu’à 300 hectolitres de vin. Imaginez un fût ou un tonneau géant et vous visualiserez très bien ce qu’est un foudre !

Si la plupart des autres vins français utilisent plutôt des barriques ou des fûts, à la contenance plus réduite, les vins du Beaujolais s’épanouissent beaucoup mieux dans les foudres. Ils y ont davantage
de place pour respirer et vivre. Oui, parce que le vin vit durant sa maturation ! Il ne cesse d’évoluer et de s’ajuster jusqu’à trouver l’harmonie qui lui convient.

Qu’apporte l’élevage en foudre aux vins du Beaujolais ?

Pourquoi les vignerons du Beaujolais privilégient-ils le foudre aux barriques et autres cuves ? Simplement parce que le contenant a une incidence sur le contenu. Un vin qui vieillit dans un fût en bois aura tendance à s’imprégner davantage de ses arômes et à développer quelques notes de vanille, de toasté et de grillé.

Dans le Beaujolais, les viticulteurs tiennent à ce que leurs cuvées développent des goûts marqués de raisins et de fruits rouges. Ils préfèrent alors élever leurs vins en foudre afin d’atténuer les arômes boisés qui pourraient s’y annexer. En effet, la contenance d’un foudre étant beaucoup plus grande que celle d’une barrique, les saveurs boisées se diluent davantage dans le vin. Moins concentrées, elles laissent donc toute leur place à la vraie star : le raisin.

Et puis le foudre du Beaujolais étant une barrique plus large, l’oxygénation y est plus grande. Or, c’est cette oxygénation qui permet aux saveurs de se développer. D’ailleurs, vous savez probablement qu’il est recommandé d’aérer un vin rouge au moins 20 minutes avant de le servir. Mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ? En fait, lorsque vous débouchez une bouteille et que l’air entre dedans, cela réveille le vin. Toutes les molécules se mettent en mouvement et favorisent alors son épanouissement. Faites le test la prochaine fois que vous servirez un Beaujolais. Goûtez-le dès l’ouverture, puis 20 minutes après. Vous décèlerez beaucoup plus de saveurs la seconde fois !

C’est le même phénomène qui se produit dans les foudres du Beaujolais et qui permet aux vins de ce vignoble d’exprimer pleinement leurs terroirs.

Le bois du foudre est-il important ?

Même si une infime partie du vin est en contact avec le bois du foudre, on ne peut pas nier que la cuvée va en garder une trace. Pour que les vins du Beaujolais se dotent de l’intensité qui leur est propre, ils sont généralement stockés dans des foudres en chênes français. Ce choix n’est absolument pas dû au hasard !

Il existe différents types de bois et des provenances diverses. Mais si le chêne français est retenu, c’est pour sa finesse. Contrairement au chêne américain par exemple, le chêne français imprègne moins le vin. Cette discrétion aromatique permet de laisser pleinement s’exprimer le raisin et le terroir sur lequel il a poussé.

Selon qu’ils élèvent des vins rouges, blancs ou rosés ; selon qu’ils veulent arrondir et complexifier leurs vins ou au contraire en conserver la typicité, les vignerons du beaujolais font le choix de leurs contenants : traditionnels en bois (fût, demi-muid, foudre) ou cuve. Le foudre reste régulièrement privilégié car il respecte pleinement la maturation du gamay et l’aide à développer ce fruité si typique des Beaujolais.